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Forum Jlead : Le maire de Koudougou face aux jeunes de la région

La rencontre avec des élus de la commune de Koudougou était sans doute l’activité la plus attendue par les jeunes lors de ce forum. Les participants ont eu droit à un tête-à-tête avec une délégation du Conseil municipal de Koudougou, avec à sa tête le maire Mocktar ZONGO. Avoir l’opportunité d’échanger avec des élus locaux est une chose qui se présente assez rarement, voire quasiment pas pour beaucoup. Cet exercice visait à permettre aux jeunes de mieux découvrir le Conseil municipal. Et c’est peu de dire qu’il a tenu toutes ses promesses. Mieux, les jeunes ont été servis au-delà de leurs attentes. Des échanges d’une grande richesse dont voici les grandes lignes.

Trois heures d’horloge, c’est le temps qui a été consacré aux échanges des jeunes avec le premier responsable de la commune de Koudougou. Après avoir fait une présentation globale de la commune dont il a la charge, Mocktar ZONGO a fait face à une pléthore de questions des jeunes. Ces préoccupations tournaient entre autres autour du sens de la journée de redevabilité, des problèmes de lotissements dans la commune, du financement du Plan communal de développement, des exemples de projets avancés dans la commune, et surtout de ce qui est prévu par le Conseil municipal pour la jeunesse.

"C’est la première fois qu’une journée de redevabilité est organisée à Koudougou."

La journée de redevabilité au niveau des collectivités est une occasion de rencontre entre élus et populations. Elle est une exigence du Code général des collectivités territoriales, qui existe depuis 2005. Tous les élus doivent donc être disposés à rendre compte de leurs actions. Selon M. ZONGO : « Depuis que la commune existe, c’est la première fois qu’une journée de redevabilité est organisée à Koudougou. Le premier exercice a été fait à la première année de gestion, le second exercice du même genre a été fait à mi-mandat. Et ces exercices vont se poursuivre jusqu’à la fin de notre mandat. »

On note que la journée de redevabilité est vraiment un exercice très important pour le Conseil municipal car il crée la transparence dans la gestion, la confiance entre lui et les populations qui sont les contribuables, c’est-à-dire ceux qui paient les taxes et impôts. « Lors de cet exercice, les contribuables découvrent à quelle fin sont utilisés les taxes et impôts qu’ils paient. Et c’est l’occasion pour recevoir leurs critiques et suggestions qui seront prises en compte. C’est à travers la synergie de ces idées que nous arrivons à avancer », a ajouté le maire, avant de rappeler que les sessions du Conseil municipal sont retransmises en direct grâce à l’appui du Laboratoire Citoyennetés. Ce qui contribue, selon lui, à réduire fortement la rumeur et les discussions de cabaret.

Les problèmes de lotissement, conséquences d’un processus inachevé

L’existence de problèmes dans les questions de lotissement est sans conteste ce qui fait l’unanimité dans toutes les grandes villes du Burkina Faso, et même au-delà. Si, selon le maire, Koudougou a hérité d’un lourd passif foncier, cela s’explique par le fait que les différents lotissements qui se sont déroulés depuis près d’une vingtaine d’années n’ont jamais connu un aboutissement, jusqu’à ce que le gouvernement suspende les opérations de lotissement. « Dès lors, il n’y a plus de commissions d’attribution de parcelles, plus de commissions de retrait de parcelles. Donc, le travail des différentes commissions a été brutalement arrêté. Il va sans dire que comme les attributions n’étaient pas achevées, il y a des parcelles restantes dans tous les secteurs de Koudougou parce qu’on a loti tous les secteurs en même temps », déplore le bourgmestre.

Poursuivant ses explications, il a dit que les statistiques ont prouvé que les différents lotissements de la ville de Koudougou devaient permettre d’offrir des logements décents à tous les habitants de la ville jusqu’en 2025, parce que le lotissement ne vise pas à octroyer une parcelle par individu mais à offrir des meilleures conditions de logement aux populations. Malheureusement on a recensé tout le monde et on a permis à tous ceux qui souhaitaient avoir une parcelle de contribuer à hauteur de dix mille francs CFA pour les résidents et vingt mille francs pour les non-résidents. Dans l’esprit donc de ceux qui ont contribué, ils devaient être attributaires d’une parcelle. Les propriétaires terriens ont été dépossédés de leurs terres et certains n’ont pas été attributaires.

On constate alors qu’une personne peut être attributaire d’une parcelle mais ne peut y investir parce que le propriétaire terrien refuse, estimant n’avoir pas obtenu satisfaction. A la mairie, après l’état civil, c’est le service domanial qui reçoit le plus de plaintes. Et pour en venir à bout, l’Etat a mis en place des commissions pour trancher. C’est ainsi qu’en 2018, un mois a été accordé à tous ceux qui ont des problèmes à ce niveau de pouvoir s’exprimer. Pour terminer de répondre à cette question, le maire a regretté la vente des parcelles aux plus offrants qui ont acheté pratiquement toutes les terres autour de la ville.

De la question de financement du plan communal de développement

Plus de dix-neuf milliards (19 000 000 000) de nos francs, c’est la rondelette somme nécessaire pour la mise œuvre effective du Plan communal de développement de la commune de Koudougou. Conscient de l’insuffisance de ressources financières à laquelle la commune fait face, le Conseil municipal a entrepris la diversification des modes de financement de ses actions, en commençant par innover avec le partenariat public-privé (PPP).

Toujours dans ce sens, le maire a laissé entendre que le Conseil municipal a autorisé douze projets à financer suivant le mode PPP. C’est pourquoi le conseil a rencontré les opérateurs économiques de la place avant de prendre son bâton de pèlerin pour faire le tour des opérateurs économiques de la diaspora de la commune résidant en Côte d’Ivoire, mais aussi de ceux résidant à Paris. « Nous avons espoir qu’ils pourront nous aider avec la mise en œuvre d’un certain nombre de projets. Ce sont des financements innovants que nous tentons de prospecter », a-t-il conclu.

L’usine textile Fasofani bientôt rouverte

Des exemples de projets avancés dans la commune de Koudougou, le maire en a Des exemples de projets avancés dans la commune de Koudougou, le maire en a donné. Le premier d’entre eux concerne la réouverture de l’usine textile Fasofani, fermée depuis des années. Selon les explications du maire, un investisseur indien est sur le projet, qui est très avancé. Après l’effectivité des études techniques, environnementales et sociales, les travaux doivent commencer à partir de septembre. « Si l’usine voyait le jour, on aura résolu beaucoup de problèmes car il y aura des ressources pour la ville et beaucoup d’emplois seront créés », a dit le maire ZONGO, tout optimiste.

Sur le plan de la voirie, des travaux sont exécutés en ville. Même si pour la principale artère qui traverse la ville les travaux n’ont pas commencé, le maire a confié que les fonds sont acquis, l’entrepreneur et l’équipe de suivi des travaux ont été désignés, et il ne reste que le démarrage. En quête d’autonomie, la commune compte à partir de l’année prochaine renforcer ses capacités avec des engins lourds. Ainsi, les voies dans les secteurs seront désormais prises en charge directement par la commune sans l’aide d’une entreprise.

Au niveau de l’éducation, le maire a cité deux lycées de référence en construction dans la commune, à savoir le Lycée technique régional de Villy, qui va ouvrir ses portes en octobre, et le Lycée scientifique de Nayalgué, qui va également ouvrir ses portes en octobre. En plus de ces infrastructures, on a l’espace numérique ouvert en construction sur la route de Réo, non loin du Lycée professionnel Maurice-YAMÉOGO.

La jeunesse reste au cœur des actions du conseil municipal

La dernière question adressée au maire lors de ces échanges était de savoir ce que le Conseil municipal a prévu pour la jeunesse. Selon ses dires, la jeunesse est loin d’être en reste. Afin de permettre aux jeunes de mieux s’orienter professionnellement, un centre d’écoute des jeunes au secteur 9 de la ville de Koudougou a été mis en place, avec la présence d’un conseiller d’orientation professionnelle.

A cela s’ajoutent le fonds d’autonomisation des jeunes et des femmes qui accompagne ceux et celles porteurs de projets, la formation annuelle en entreprenariat à l’endroit des jeunes et la formation pour les élèves et étudiants qui souhaitent prendre part aux concours de la Fonction publique. Pour étendre ses actions, Koudougou disposera bientôt d’un centre de vaccination international. Toute chose qui évitera que tous ceux qui veulent voyager se rendent obligatoirement à Ouagadougou pour se faire vacciner.

Pour terminer, le maire a d’abord remercié les jeunes pour leur assiduité, leur sens de l’écoute avant de leur lancer un appel. Il leur a demandé d’être des vecteurs de paix et de cohésion sociale, et de s’engager aux côtés du Conseil municipal pour les questions liées à l’hygiène, à la salubrité, au développement local.

Romuald Windenonga OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Koudougou

     

 

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