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35 ans au service de l’Administration publique, le Gouverneur Hassane SAWADOGO va à la retraite avec grande satisfaction

Le compte-rendu du Conseil des ministres du mercredi 8 mai 2019 a porté essentiellement sur le remplacement de quatre gouverneurs de région du Burkina Faso. Si certains sont appelés à faire valoir leurs compétences sur un autre terrain, le prédécesseur de Justin S. SOMÉ, nouveau Gouverneur de la région du Nord, Hassane SAWADOGO, après une trentaine d’années au service de l’Administration publique, est appelé à faire valoir ses droits à la retraite. La passation de service étant prévue le 28 mai 2019, Civitac s’est entretenu avec le Gouverneur sortant sur le bilan de sa gestion de l’Administration publique.

Comment se porte notre Gouverneur au moment où il se prépare à céder sa place ?
Votre Gouverneur se porte à merveille.

Expert en gouvernance locale, quel état des lieux pouvez-vous faire de la décentralisation à l’heure actuelle dans la région du Nord ?
Il faut rappeler que la décentralisation est avant tout une option de notre gouvernement, avec des objectifs majeurs bien précis. Il s’agit de développer la gouvernance locale et de promouvoir le développement à la base. Partant de ces objectifs, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures avec les partenaires techniques et financiers pour renforcer la décentralisation dans notre pays. Et j’en veux pour preuves les textes juridiques qui encadrent la décentralisation, sans oublier les actions de développement réalisées par un certain nombre de PTF et tout l’accompagnement qui est développé au niveau local avec les autorités dites de tutelle rapprochées que sont les hauts-commissaires, les maires et les présidents de Conseil régional. En ce qui concerne notre région, nous pouvons dire que la décentralisation se passe dans de très bonnes conditions, les maires et aussi le président du conseil régional assurent de façon continue et avec satisfaction le fonctionnement de leurs entités administratives par des actions de développement et aussi par des mesures administratives. Il y a également tout l’accompagnement qui est développé par les partenaires et par les autorités chargées de la tutelle. Nous pouvons dire que les maires, au niveau de leurs communes, et le président du conseil régional font des efforts substantiels pour que les objectifs assignés à la décentralisation puissent être atteints. Il y a des actions de développement qui sont réalisées telles que la construction d’écoles, des infrastructures sanitaires et des infrastructures routières, et cela sur la base de leur PCD. Cela nous conforte dans notre conviction que la décentralisation est en marche dans la région du Nord.

Que pensez-vous de la participation citoyenne dans votre région ?
Vous savez que la décentralisation, de façon plus élargie l’Etat moderne, c’est la participation citoyenne à l’action publique, à l’action de développement. Nous voyons dans notre région des initiatives qui sont prises dans ce sens par les Organisations de la société civile, par un certain nombre de partenaires techniques et financiers, mais aussi et surtout par les populations elles-mêmes. Nous pouvons surtout dire que ce sont ces contributions qui permettent au développement de se réaliser dans notre région. C’est vrai que tout ne se passe pas souvent comme prévu, mais nous sommes dans un processus, et au fur et à mesure que nous avançons dans la construction de notre démocratie, dans la construction de l’État moderne et dans la réalisation de la décentralisation, nous fondons l’espoir que la participation citoyenne sera véritablement une réalité qui accompagnera le développement dans la région.

La région du Nord regorge de ressources tant humaines que naturelles. Comment appréciez-vous, d’une manière générale, le développement de la région du Nord ?
Comme vous l’avez dit, la richesse principale, ce que j’ai toujours appelé la richesse des richesses, réside dans la qualité de ces ressources humaines. Vous savez bien que la région du Nord se distingue par le courage, l’esprit d’initiative, mais aussi et surtout le sens et la volonté de travailler de ses populations. Cela s’est davantage renforcé avec la nature qui ne leur est pas favorable (pluviométrie chroniquement déficitaire, sol aride). Mais face à l’adversité, les populations de la région du Nord développent des initiatives pour pouvoir être au rendez-vous du développement. C’est pour cela que j’apprécie positivement les actions qui sont développées au niveau de certaines organisations paysannes. Quand vous prenez les Groupements Naam et bien d’autres organisations de développement de la région, vous vous rendez compte qu’il y a des actions qui sont développées ; tout cela témoigne de l’engagement des populations à travailler pour le développement de leurs collectivités. Nous voulons saisir cette occasion pour encourager les populations à toujours investir dans les actions de développement, parce que ce sont les actions de développement qui vont contribuer à créer la richesse, et partant à améliorer les conditions de vie des populations.

La région du Nord, à l’instar d’autres régions du Burkina Faso, est confrontée à des défis sécuritaires ; elle est même qualifiée de zone rouge. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?
L’insécurité, de manière globale, est une réalité dans notre pays. Malheureusement notre région n’est pas épargnée. Il faut reconnaître que des efforts substantiels sont faits par les Forces de défense et de sécurité pour lutter contre le grand banditisme et le terrorisme. C’est vrai, nous avons enregistré des cas malheureux, mais il faut reconnaître que la situation aurait pu être plus grave au regard de la menace et des actions qui sont posées au quotidien par les terroristes. C’est grâce aux actions des Forces de défense et de sécurité que nous arrivons à maintenir dans une certaine mesure la situation, permettant à nos populations de pouvoir vaquer à leurs occupations. Il y a aussi la volonté affichée de notre gouvernement d’éradiquer ce fléau. Vous savez bien que l’insécurité compromet le développement, et le gouvernement en est conscient. Il y a des initiatives qui sont prises dans ce sens ; nous pensons, nous avons la ferme conviction qu’un jour nous allons constater un net recul du terrorisme dans notre région, et de façon plus élargie au niveau de notre pays.

Après plusieurs années au service de l’État, vous êtes admis à la retraite. Que retenez-vous de ces moments passés au service de la nation ?
Des moments très exaltants ! Vous savez que l’Administration, par définition, est l’institution qui est au service de l’intérêt général. Ainsi, quand vous avez consacré votre vie à servir l’intérêt général, vous ne pouvez qu’être satisfait. Il faut se dire que l’Administration, comme j’aime à le dire, n’est pas seulement une activité, c’est aussi une vocation, et j’ai eu l’occasion de constater cela tout au long de ma vie professionnelle. Au regard de certains défis, au regard de certaines difficultés, j’allais même dire au regard de certaines adversités, il faut un engagement, il faut un dévouement pour pouvoir tenir et répondre aux sollicitations des populations, en un mot être au service des populations. Mais je me réjouis d’avoir consacré près de 35 ans à servir l’intérêt général à travers tout le pays.

Plusieurs postes à votre actif dans votre carrière, dont le dernier est celui de gouverneur. Quel aura été votre plus grand défi en tant que représentant de l’État dans sa partie nord ?
Au niveau de la région du Nord, nous nous sommes donné, nous nous sommes engagé à travailler tous azimuts, c’est-à-dire à assurer la représentation de l’État, à accompagner les partenaires techniques et financiers, à assurer le développement, c’est-à-dire l’exécution des politiques et programmes du gouvernement, mais aussi à agir sur la sécurité des personnes et des biens. Nous pouvons dire que tout a été défi sur défi et nous nous sommes donné sur tous les fronts.

C’est quoi votre plus grand regret ?
La vie administrative est très exaltante et honnêtement je puis dire que je n’ai pas de regret en tant que tel. J’ai connu les bons moments de l’Administration, j’ai connu aussi des moments difficiles, et durant tout ce temps Dieu m’a accompagné. Maintenant je suis au bout de ma carrière professionnelle, c’est-à-dire à partir du 31 mai je ne serai plus un agent public, je ne serai plus compté parmi les effectifs de l’État.

Quelle est votre plus grande satisfaction au moment où vous partez à la retraite ?
Ma grande satisfaction c’est d’avoir été au service des communautés, au service des populations, au service de tout le monde. Vous savez, quand vous recevez des populations qui veulent faire le développement et que vous les accompagnez, quand il y a des situations difficiles comme les conflits et vous contribuez à les régler, les actions de sécurité que vous menez, tout cet ensemble ne peut que vous procurer de la satisfaction morale ; et véritablement je me réjouis de tout ce que j’ai pu faire avec mes collaborateurs, je veux parler des hauts-commissaires, du Secrétaire général de la région, des directeurs et chefs de service, en un mot l’ensemble des populations de la région du Nord.

Si vous aviez un mot à l’endroit de votre successeur, ce serait quoi ?
Je prie que Dieu l’aide à relever les défis qui se posent à l’heure actuelle à la région du Nord. Je lui traduis aussi toute ma disponibilité et mon engagement à le soutenir dans sa mission au niveau de la région du Nord.

Quel est votre mot de fin à l’endroit de vos concitoyens ?
Ce sont des mots de remerciement. Vous savez, tout ce que j’ai pu faire au niveau de la région du Nord, je dois porter cela à l’actif de l’ensemble des populations, toutes tendances confondues : les autorités coutumières et religieuses, les acteurs de la société civile, les chefs de service, etc. J’ai des sentiments de reconnaissance pour tout ce que les uns et les autres ont pu faire pour que je puisse accomplir ma mission dans la région du Nord.

Boris Wend-La Sida OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya

     

 

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