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L’Etat africain face à la citoyenneté. La case des singes ?

Ceci est le titre du nouvel ouvrage de Raogo Antoine SAWADOGO, paru en mars 2022. Ce livre, comme son titre l’affiche, se veut une alerte sur la construction de l’Etat africain depuis la période postcoloniale. Cet Etat est non seulement une imitation du modèle existant et servant de mode de gouvernance politique, économique, culturel secrété par d’autres peuples, mais également une imposition de l’élite bureaucratico-politique de la première génération dès l’accession à l’indépendance des entités administratives et géographiques anciennement occupées. L’Etat africain face à la citoyenneté traduit un face-à-face entre gestionnaires à tous les niveaux (autorités politiques, administratives, techniciens, agents de l’Etat) et les populations. L’hypothèse est qu’il n’y a jamais eu de capture citoyenne de cet Etat concernant l’ensemble des peuples par lesquels on voulait instaurer une Nation, un territoire, un drapeau, un peuple reconnu et qui prend part en tant qu’entité comptant dans le concert des nations. Pour l’auteur, ces lignes retracent non seulement ses propres certitudes, mais aussi ses incertitudes, ses interrogations, ses doutes, sa vision sur les modalités de refondation de l’Etat africain. Civitac vous propose une série d’articles pour vous permettre de découvrir cette œuvre de 297 pages et publiée aux Editions C.G.F (Chaîne Graphic du Faso). Pour ce premier article, nous vous proposons d’entrer dans cet ouvrage à travers la lucarne de la préface.

Bien que connaissant l’auteur de très longue date, Joséphine OUÉDRAOGO/GUISSOU, auteure de la préface de l’ouvrage, avoue avoir été cependant à la fois surprise et honorée pour avoir été choisie par l’auteur pour rédiger la préface. « Quand il m’a demandé d’écrire la préface de son livre, j’ai été très surprise et sincèrement honorée. J’ai une très grande considération pour son apport intellectuel et politique au grand chantier de la décentralisation. Je suis également certaine que dans son réseau personnel d’éminents personnages et alliés de tous horizons culturels et scientifiques, il avait plus que l’embarras du choix. J’ai accepté spontanément, avant même de comprendre le sujet du livre. Il m’est difficile de refuser une requête personnelle venant d’Antoine. » Elle a côtoyé l’auteur pendant de longues années et connaît aussi bien ses qualités humaines qu’intellectuelles, ses engagements au plan social et politique, bref, sa façon d’être : « Raogo Antoine SAWADOGO est un homme décomplexé et libre, qui inspire et qui se laisse inspirer par ce qui peut enrichir son être intérieur », affirme-t-elle d’entrée de jeu.

Parlant du contenu de l’œuvre, JoséphineOUÉDRAOGO/GUISSOU affirme avoir été interpellée par le titre de l’œuvre. « Le titre du livre a interpellé ma sensibilité politique et a suscité en même temps ma curiosité intellectuelle. » Au-delà du titre, au fur et à mesure qu’elle avance dans la lecture du livre, elle se pose des questions. « Où veut-il en venir ? Quel rapport y a-t-il entre une histoire familiale et sociétale si fouillée et la problématique de la relation entre l’Etat et la citoyenneté ? » Le thème du “métissage” y apparaît de manière quasi permanente dans la première partie de l’ouvrage. Un métissage culturel qui se complexifie par la juxtaposition de bagages éducatifs issus de l’école coranique, du collège catholique des Pères blancs, et parachevé par l’enseignement occidental des cycles secondaire et universitaire. Puis au fil des pages, l’auteure de la préface perçoit la réponse à ses propres interrogations : « C’est alors que se révèle, soudain, une réponse pertinente à mes interrogations sur la relation entre cette histoire personnelle et le thème majeur de l’ouvrage. Dans ses paragraphes introductifs, il annonce les couleurs en déclarant que l’Etat africain depuis sept décennies « fait face à ses citoyens », et elle-même d’ajouter… « comme dans un mariage jamais consommé ». Pour elle, l’auteur du livre est l’essence même de « l’interconnexion consommée entre plusieurs composantes socioculturelles ». En effet, elle considère qu’il existe un lien étroit et cohérent entre la première partie du livre et la deuxième. Elle voit dans cet enchaînement un lien : « Telle une allégorie, le contenu de l’ouvrage nous livre en première partie un personnage dont l’identité est une expression indéfinissable, issue de multiples métissages dont la complexité et la richesse lui ont fourni les repères solides, nécessaires et suffisants pour conduire sa barque à travers les orages et les tempêtes de la vie. Puis il nous livre en seconde partie un autre personnage, institutionnel cette fois-ci, l’Etat moderne, porteur d’un système de gouvernance importé, qui a catégoriquement refusé d’être associé aux règles du vivre-ensemble, aux aspirations et surtout aux projets de société des communautés de base… organisées en empires, en royaumes, en cantons, en villages, en hameaux, etc. »

A travers cet ouvrage, l’auteur du livre analyse les dérives de la société, il confie la profondeur de ses convictions, l’étendue de ses aspirations pour son pays, mais aussi ses déceptions, surtout vis-à-vis de l’Etat. La préface conclut sur une note d’espérance divine : « les sociétés démocratiques, comme toutes les sociétés humaines, ont besoin d’une rédemption divine, de prières et de grâces… »

Synthèse réalisée par Armand Joseph KABORÉ

     

 

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