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Fada N’Gourma : La première session du cadre communal de concertation sur l’éducation (CCEduc) achève ses travaux sur une note de satisfaction

La commune de Fada N’Gourma, a tenu ce jeudi 04 septembre dans la cité de Yendabli, les travaux de la première session du cadre de concertation communal permanent dénommé « cadre de concertation communal sur l’éducation (CCEduc) ». L’activité qui a réuni les acteurs du monde éducatif a été marquée par des discussions sur les difficultés et les défis du système éducatif, ainsi que des réflexions sur les perspectives, en vue d’une école plus performante dans la commune. Cette activité consacre également la mise en route des activités du CCeduc, une « instance consultative [semestrielle] qui réunit tous les acteurs chargés, impliqués ou intéressés par les questions éducatives dans l’objectif de conduire ensemble des actions de développement concertées de l’éducation »

C’est la première rencontre du genre que la commune de Fada N’Gourma initie. La volonté de la mairie de Fada N’Gourma d’optimiser le système éducatif communal pour en faire un levier de développement, s’est matérialisée ce 04 septembre, par la tenue de la première session du cadre de concertation communal sur l’éducation.

De la nécessité du cadre
Selon le bourgmestre de la commune de Fada Yendifimba Jean-Claude LOUARI, le but principal de ce cadre de concertation voulu par le Conseil municipal est d’établir un dialogue de qualité avec les différents acteurs du monde éducatif en vue d’apporter des « solutions appropriées et durables » aux différents maux qui assaillent le « système éducatif [qui est] à la croisée des chemins » du fait de l’insécurité. « L’éducation est un domaine qui a été transféré aux collectivités mais jusque-là on ne se parlait pas, on n’arrivait pas à prendre les préoccupations des uns et des autres alors que si on veut se donner la chance de réussir, il faut qu’on puisse parler et se parler régulièrement. […] » a-t-il indiqué, expliquant, que cette nécessité de dialogue et d’échanges avec les acteurs du système éducatif dans son ensemble est confortée à l’insécurité qui a lourdement déstabilisé le secteur.

M. Jean-Claude LOUARI, bourgmestre de Fada N’Gourma

« [..] L’insécurité dans la région de l’Est et dans la commune de Fada en particulier, remet en cause toute l’organisation que l’on avait. Si avec les acteurs, on [se] ne parle pas, inévitablement nous allons aller vers le chaos. » s’est inquiété le bourgmestre. Allant dans la même dynamique, François-Xavier OUÉDRAOGO, directeur provincial des Enseignements post-primaire du Gourma soutient que tout est prioritaire à l’Est. « L’insécurité, l’état de notre route, l’éloignement avec la capitale, […] font que nous avons une insuffisance en tout : en infrastructure, en personnel d’encadrement et en personnel enseignant, en matériel didactique et pédagogique. » Le défi selon lui, « c’est comment faire de bons résultats, avec le peu que la province et la commune disposent. C’est ce cadre que nous avons trouvé pour réfléchir à cela », a-t-il indiqué. A l’en croire, le cadre est une bonne initiative et toutes les communes devraient prendre cet exemple.

M. François-Xavier OUÉDRAOGO, directeur provincial des Enseignements post-primaire du Gourma

« Actuellement, dit-il, on n’est entrain de transférer tout ce qu’il y a comme éducation préscolaire, primaire, post-primaire et secondaire aux communes. Et les communes investissent beaucoup aussi dans la construction, dans l’achat des kits scolaires, des fournitures et des cantines. » Et pour optimiser ces investissements, il estime qu’il faudrait « un cadre pour réfléchir à comment capitaliser toutes ces actions-là et je souhaite quand même qu’il puisse aller de l’avant. » Le CCEduc se compose notamment du conseil municipal, de l’administration communale, le préscolaire, le primaire, le non formel, le post primaire, et le secondaire. A ceux-là s’ajoutent les partenaires techniques et financiers, les partenaires sociaux tels que les COGES, les APE, les AME.
Après la lecture, l’amendement et l’adoption du décret portant création, composition, attributions et fonctionnement du cadre de concertation, M. LOUARI a procédé à l’installation officielle du cadre et lancé le début des travaux de la session.

Un système éducatif au prisme du défi sécuritaire
Pendant plusieurs heures d’intenses travaux, la session, qui se positionne comme un cadre de dialogue direct entre les élus locaux et différentes parties prenantes a permis de faire le bilan de l’année scolaire 2020-2021 de la circonscription de base (CEB) de Fada N’Gourma et de la direction provinciale de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle (DPEPPNF) en termes de réussite aux examens de fin d’années, de difficultés rencontrées et de défis. Dans le post-primaire, ce bilan fait état, au titre de l’année 2020-2021, de 14 établissements publics, dont 1 professionnel, de 33 établissements privés d’un (1) technique et professionnelle, de 4 établissements, et 4 autres établissements qui n’ont pas pu fonctionner. A ce jour, la commune de Fada compte 1045 enseignants sur le terrain, dont près de 720 femmes. On note 108 écoles primaires toujours fonctionnelles, et 39 sont fermées pour raisons d’insécurité. Le nombre d’élèves déplacés internes est estimé à 9345 dont 4747 filles 4609 garçons. Quant aux rendements scolaires, la commune de Fada N’Gourma a obtenu un taux de 35% au BEPC, 52% au BAC A, 30% au BAC D et 100% au BAC C. (soit 32,81% au BAC toute série confondue). « Nous avons des boulots à abattre. Au regard du, contexte [sécuritaire], on peut dire que les résultats sont satisfaisants mais nous pouvons les améliorer », commente Ahadi IDANI, chef de la circonscription de base de Fada N’Gourma. En ce qui concerne le post primaire, le directeur provincial François Xavier OUÉDRAOGO a noté sa joie du soutien du conseil municipal et de son président, en matière de vacation, d’infrastructures, et de matériels.

Au-delà, la session a aussi été l’occasion de passer au peigne fin les différents problèmes que rencontrent les acteurs du monde éducatif, en termes d’insuffisance de personnel enseignant, la question des vacations, les mouvements d’humeurs des élèves et des enseignants, la question des cantines et kits scolaires, etc. qui affectent globalement les performances du système éducatif et remettent en cause l’efficacité de la politique publique en matière éducation.

Recommandations
Pour pallier ces problèmes, le cadre de concertation a émis des recommandations et le bourgmestre consentit un certain nombre d’engagements dont la création d’une instance communale de sensibilisation des élèves sur les mouvements d’humeur à l’école, la création d’une une cellule de gestion des traumatismes, le recrutement d’enseignants volontaires pour le post primaire afin de procéder à une réouverture progressive des établissements fermés, à savoir Nagré, Natiabouani et Namoungou, la délimitation du domaine scolaire des établissements publics de la commune pour l’année 2021-2022, l’évaluation par les établissements de leur besoin en vivre et en manuel scolaire, etc. en collaboration avec les autorités administratives. Il est aussi question de la mise en œuvre d’une commission qui va recenser les élèves déplacés internes n’ayant pas en encore de place pour voir la possibilité d’ouvrir une classe pour les prendre en charge.

Techniciens, élus locaux et acteurs de développement composent ce cadre.

« Moi je suis très satisfait et j’espère bien que ce cadre-là va porter fruit et va permettre à la commune de Fada de continuer d’être la locomotive du système éducatif dans la région de l’Est », se satisfait M. LOUARI, maire de Fada et président du CCEduc, au sortir de la session. Il souhaite en outre que ce cadre soit réellement « une tribune pour parler régulièrement, mesurer le chemin parcouru et de faire chaque fois que besoin est, les ajustements qui s’imposent […]. » Même son de cloche du côté de Diadama NABA, du Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEAB qui se « réjouit » de cette instance. « C’était notre cri de cœur en tant que structure syndicale. L’esprit du cadre et sa composition nous conviennent parfaitement. »

Laetitia THIOMBIANO, en classe de 1ère A4 au Lycée Diabo de Fada, espérait quant à elle voir plus d’élèves au CCEduc (ndlr. Il y avait deux représentants des élèves). Mais dit n’être pas toutefois déçu et apprécie la tenue du cadre, qui est « une bonne chose » et qui « donne l’opportunité aux élèves de s’exprimer, de dire, [nos] problèmes, de profiter des conseils de [nos] ainés et de leur dire ce [nous] pensons, pour diminuer les rumeurs, les on-dit et les incompréhensions entres élèves et adultes. » Prolixe, elle dit également être contente de savoir que les enseignants, les autorités et les élèves veulent « s’unir main dans la main » pour que « [nous] ayons une bonne école. » Et d’inviter l’Association des parents d’élèves à encourager leurs « parents à venir voir à l’école si leurs enfants viennent à l’école, et s’ils sont assidus au travail, et d’écouter les élèves quand ils ont des préoccupations. »

Laetitia THIOMBIANO, une des représentants des élèves.

« Si tout le monde adhère, c’est-à-dire les élèves, les professeurs, les instituteurs, l’encadrement et la population, le conseil municipal et les ONG, je crois que dans deux ans, nous allons être imiter dans beaucoup de communes. », espère quant à lui le directeur provincial des Enseignements du Gourma. Mais attendant, le plus grand challenge est « d’ouvrir les portes [pour] accueillir tous les enfants qui vont venir (…) afin de leur offrir un avenir, […] et leur permettre d’éclore et parfaire leurs aptitudes. », foi du Maire de la cité de Yendabli. Ce qui va s’en doute faire naitre des défis face auxquels le Cadre entend se préparer.

Tûwênd Nooma Jean Damase ROAMBA, Observateur Civitac Fada N’Gourma

     

 

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