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Lutte contre le dérèglement climatique : Qu’est-ce que le crédit carbone ? et à quoi sert-il ?

Les scientifiques distinguent deux phénomènes nous permettant d’atteindre nos objectifs climatiques : la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et la séquestration de carbone par ce qu’on appelle des “puits de carbone” (forêts, sols, océans, etc.). Comment encourager ces deux phénomènes ? Une des solutions est d’avoir recours à un mécanisme de financement de projets qui permettent d’éviter des émissions ou de séquestrer du carbone : le mécanisme de crédit carbone.

Pour les porteurs de projets de réduction ou de séquestration d’émission de GES, lorsque ces projets respectent des critères précis, peuvent se voir délivrer ce qu’on appelle des “crédits carbone”.
Le crédit carbone, encore appelé unité de réduction certifiée, est la quantité de CO2 absorbée par les plantes ou la quantité de carbone que l’action humaine a empêché d’être émise. Un crédit carbone équivaut à une tonne de CO2 séquestré ou empêché. L’idée du crédit carbone née du protocole de Kyoto a été formalisée en 2005 pour encourager des politiques environnementales moins dévastatrices pour l’environnement. Pour inciter les pays membres à réduire leur émission de gaz à effet de serre, Kyoto a fixé un seuil de « pollution maximum » au-delà duquel les entreprises polluantes doivent acheter du crédit carbone auprès de structures qui œuvrent dans « la capture du carbone ».

Par exemple, un projet de plantation d’arbres qui permettra de séquestrer 10000 tonnes de CO2 pourrait donner lieu à l’attribution de 10000 crédits carbone s’il respecte les critères nécessaires.

Le fleuve de la Boucle du Mouhoun au Burkina Faso

Quels sont ces critères ?

Pour l’attribution de crédits carbone il y’a 4 grands critères à respecter. Il s’agit de :
-  L’additionnalité : le projet n’aurait pas pu être mis en oeuvre sans le financement de la vente des crédits carbone. Sans le projet, le scénario dit “de référence” aurait donné lieu à des émissions ou à l’absence de séquestration de carbone.
Prenons l’exemple d’un projet de conservation de forêts. Grâce au projet, les arbres continuent à absorber du CO2 alors que cette séquestration cesserait si la forêt était rasée. Le porteur de projet doit montrer que sans l’argent lié à la vente de crédits carbone, la forêt serait coupée.
- Mesurabilité : il est possible de calculer la quantité de CO2 évitée ou séquestrée sur la base d’une méthodologie reconnue ;
- Vérifiabilité : l’évitement ou la séquestration effective des tonnes de CO2 vendues comme crédits carbone doit pouvoir être vérifié et comptabilisé tous les ans pour s’assurer notamment de l’unicité des crédits carbone (un crédit = une tonne de CO2 évitée).
- Permanence : l’évitement ou la séquestration de carbone doit avoir lieu sur une durée minimum 7 ans
Ces critères sont définis précisément dans les différentes méthodologies de certification des projets.
En effet, pour qu’on parle de “crédits carbone”, il faut que le projet fasse l’objet d’une certification qui permet de vérifier le respect des critères ci-dessus.

Comment vendre un crédit carbone, et à qui ?

Les porteurs de projets peuvent vendre les crédits carbone à des entreprises, des collectivités ou des particuliers qui sont dans une démarche volontaire (voire obligatoire pour les entreprises industrielles très polluantes) de financement de projets vertueux pour le climat. Pour les entreprises, cela fait en général partie d’une stratégie de compensation de leurs émissions (le terme de contribution, plus approprié, est aujourd’hui en train de s’imposer).

Les entreprises peuvent acheter des crédits carbone directement auprès des porteurs de projets ou par l’intermédiaire d’entreprises spécialisées possédant un portfolio de crédits carbone, mais n’ayant aucun rôle dans la mise en œuvre des projets.

Crédit photo : Le Monde Rural

Les différents types de projets

Il existe de nombreux types de projets pouvant donner lieu à l’attribution et à la vente de crédits carbone. Ils se divisent en deux catégories : les projets d’évitement d’émissions et les projets de séquestration de carbone.

Au Burkina Faso, plusieurs ONG et programmes environnementaux se sont lancés dans ce grand « concept » du carbone. Un marché caractérisé par sa complexité et la relative lenteur des procédures dans la mesure où il faut attendre souvent jusqu’à 10 ans entre le début du projet et la capitalisation des crédits carbones séquestrés. Le marché du crédit carbone intéresse plusieurs domaines d’activités de protection de l’environnement, dont notamment, la promotion de l’efficacité énergétique et la régénération naturelle assistée.

Céline SÉOGO, Observatrice Civitac, Ouagadougou

     

 

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